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18
Nov
En route vers le Top 10 !
A la veille de son arrivée à Pointe-à-Pitre (prévue lundi matin heure locale), Stéphane Le Diraison évolue en 8e position de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Longtemps 6e, le skipper de Time For Oceans résistait aux assauts de Damien Seguin et Alan Roura. Mais la perte de son gennaker de capelage incitant le skipper à prendre une option plus sud, finalement peu fructueuse, lui a fait perdre du terrain sur ses deux concurrents les plus proches. Stéphane n’a pas dit son dernier mot : il se débat en tentant de réduire l’écart d’heures en heures.
En bon compétiteur, Stéphane Le Diraison se mobilise et devrait réussir dans tous les cas son objectif initial : atteindre le Top 10 dans un plateau extrêmement relevé de 20 IMOCA qui étaient au départ. Réponse demain lundi !
Stéphane Le Diraison entrevoit ce dimanche les douceurs caribéennes bien méritées ! Au pointage de 12h30 ce dimanche matin (heure de métropole), Time For Oceans est passé sous la barre des 300 milles du but. Alors qu’il accusait un retard de plus de 90 milles hier par rapport à son plus proche concurrent, il est lancé de plus belle pour pourchasser ses deux camarades de jeu et réduire cet écart au maximum ! Toujours 8e ce matin, il est désormais pointé à seulement 35 milles d’Alan Roura et 85 milles de Damien Seguin.
« Mon gennaker de portant s’est fait emporter par une lame… »
Dans les alizés, Stéphane Le Diraison est pénalisé par la perte d’une voile essentielle, survenue relativement tôt dans la course : « Mon gennaker de portant s’est fait emporter par une lame lors du deuxième coup de vent qui a tout balayé sur son passage. Le sac était bien sanglé au pont et il s’est fait littéralement arracher. Vous imaginez la violence de la scène. » Et le marin d’expliquer en quoi l’absence de cette voile est handicapante : « C’était ma meilleure voile de descente. Pour faire de la VMG (Velocity Made Good, la recherche du meilleur compromis cap/vitesse), il me reste mon spi, réservé aux vents faibles, et un gennaker tout plat que j’utilise normalement pour lofer dans moins de 15 nœuds de vent… Pour faire simple j’ai fait tous les alizés avec une voile peu adaptée ! »
« Avoir plus de pression pour compenser »
N’ayant plus toute la garde robe nécessaire pour progresser au plus vite dans les alizés, Stéphane Le Diraison a dû s’adapter. Cela est notamment passé par la recherche de trajectoires différentes. « Comme mon gennaker est plus petit que ceux des copains (280m2 contre 350 m2 pour Damien), depuis Madère je cherche un positionnement Sud afin d’avoir plus de pression pour compenser », explique-t-il. « Cette option marchait convenablement au début, j’ai recoupé les deux premiers empannages devant Alan et Damien. Sachant qu’on a le même bateau mais que j’ai une moins bonne voile et que je vais donc moins vite, j’ai tenté une nouvelle option pour ne pas rester au contact et j’ai fait un autre petit décalage Sud. »
« Le recalage qui m’aura coûté le plus cher de ma vie de navigateur »
C’est à ce moment-là que les choses se sont compliquées. « Je n’avais plus le même vent et l’angle de mes deux concurrents était plus favorable », raconte Stéphane. « J’ai recoupé à environ 25 milles derrière Damien et virtuellement devant Alan. Le vent mollissait, je ralentissais et eux encore plus. J’ai donc décidé d’empanner pour récupérer plus de vent. J’accélérais alors j’ai continué au Sud. Sauf que les copains allaient à la même vitesse et surtout ils étaient dans un vent qui leur permettait de faire cap à l’Ouest. J’ai empanné et me suis retrouvé dans un vent plus mou avec un cap au 290. Je me suis réaligné derrière, la boule au ventre. C’est le recalage qui m’aura coûté le plus cher de ma vie de navigateur. La course est belle mais il y a un côté frustrant de ne pas régater à armes égales. »
« J’y crois, je ne lâcherai rien ! »
Stéphane s’est remobilisé immédiatement car il n’est pas du genre à se laisser abattre. « Je ne vais pas faire mon calimero, je vais râler une fois, comme ça ce sera fait ! », écrivait-il hier dans un message du bord. Sa déception ravalée, Stéphane est reparti à l’assaut. « Il reste de la route, je m’accroche. Je vais tout donner jusqu’au bout, on l’a vu les finishs réservent parfois bien des surprises sur cette Route du Rhum… Tant que la ligne n’est pas passée il y a des choses à faire. J’y crois, je ne lâcherai rien ! »
A moins de 24 heures de l’arrivée, Stéphane taquine Alan qui est dans son viseur à 25 milles devant :
Stéphane très attendu demain à Pointe à Pitre
A terre, en Guadeloupe, une délégation importante de ses partenaires, dont une soixantaine de collaborateurs du Groupe SUEZ aux couleurs de la cause qu’ils portent, TIME FOR OCEANS, ainsi que des collaborateurs BOUYGUES BATIMENT Outremer l’attendent déjà, tous prêts à accueillir Stéphane comme il le mérite, et fiers de le voir pointer dans le Top 10 de la Route du Rhum dans la catégorie des IMOCA.
Publié par La rédaction - TFO dans En course le 18 novembre 2018